Vous vous souvenez de cette fête de la musique 2020 ? On venait de passer plusieurs mois enfermés, sans pouvoir se déplacer, aller boire un coup et répéter avec ses potes. Qu’elle a fait du bien : malgré la pluie, malgré le fait de pas pouvoir pogoter avec son voisin » (s’il est moins musclé), malgré le fait de ne pas pouvoir se frotter à sa voisine (si elle est consentente), malgré le fait de flipper de devoir tout ranger à chaque patrouille de police… Malgré tout ça, qu’elle a fait du bien !
Et chaque année, il y a toujours une belle rencontre à la clef.
En 2003, pour ma deuxième fête de la musique en tant que musicien, je me souviens encore de ce mec au look de pseudo clochard qui s’était approché de moi pendant un solo d’harmonica. Il m’avait simplement dit : « prends le micros dans tes mains, comme ça… » et il avait claqué un solo blues de 2 minutes qui avait abasourdi le public. Je l’ai jamais revu, je ne sais même pas qui c’était, mais c’est ça tout l’esprit de la Fête de la Musique !
Avec TeddyBeer, en 2019, Diane avait littéralement enflammé le public en fin de set. Ma voix était morte – fatiguée par plus de 2h30 de set – le public en redemandait, L’homme pressé a été proposé et Diane a lancé, un peu dans le vide : « celle-là je peux même te la chanter ! ». Chiche !? Et ça a donné un autre de ces souvenirs incroyables.
Des moments comme ça, c’est juste énorme quand ça arrive, et la fête de la musique semble clairement les provoquer.
Revenons donc en 2020. Un mec, avec une petite mallette noire passe près du Barnum et s’arrête en jetant un œil sur la batterie. J’entame un échange :
« Salut !
— Salut !
— T’es musicien ?
— Ouais, je fais un peu de batterie…
— C’est un étui de sax ?
— Ouais !
— Excellent, tu joues ce soir ?
— Ouais, peut-être.
— Cool. Je suis saxophoniste moi aussi ?
— Excellent ! Tu joues depuis longtemps ?
— Jeudi.
— ?! …
— Oui, c’est assez récent… 😛 »
Finalement, Arnaud – car c’est ainsi qu’il s’appelle – n’a pas joué avec son groupe ce soir là. Une sombre histoire de pluie et de sable qui rentre dans les pédales. Mais alors qu’il était toujours pas très loin du Barnum, et nous au milieu de notre set, on lui fait un petit signe en lançant Thrill is Gone. Quelques petites notes pour confirmer la gamme, deux ajustements de micros pour se mettre en route, et Arnaud nous balance un accompagnement 100% improvisé pour le bonheur du public. Clins d’œils malicieux entre musiciens, petits cafouillages, pouces en l’air, regards qui se suffisent à eux même : c’est dans ces moments là que j’aime le plus la musique ! Y’a quelque chose qui passe, une communication non verbale qui en dit tellement plus que tous les mots du monde. On dit qu’une image vaut mille mots. Si c’est vrai, alors je pense qu’un live spontané vaut au moins mille images 😉 !
Sax me up babe !